La grande dématérialisation est en marche. Personne, ni même l’administration, n’échappera à la révolution numérique. D’ici 2022, tous les services de l’État devront être dotés d’une interface numérique destinée aux démarches en ligne. Finis les guichets, finies les standardistes ? Les détails du plan pour «un nouveau service public du numérique» ne sont pas encore dévoilés mais déjà l’inquiétude grandit parmi ceux qui n’y arrivent pas avec internet. Que ce soit pour une demande d’information aux impôts, pour une démarche auprès d’EDF ou de la SNCF, pour contacter la CAF, ils ont déjà abandonné, trop compliqué.
Une étude du CSA nous apprend que «près de trois personnes sur 10 âgées de 60 ans ont déjà renoncé à une démarche administrative en ligne». Car, si l’«illectronisme» touche tous les âges, ce sont les seniors qui peinent le plus face aux démarches administratives en ligne. Et ce sont les opérations liées aux impôts et aux aides sociales qui majoritairement découragent les usagers. Ainsi 30 % d’entre eux avouent avoir déjà baissé les bras face à une question concernant leur déclaration d’impôts et, de même, 26 % ont abandonné une réclamation ou une demande à la Caisse primaire d’assurance maladie. En troisième position, les démarches en ligne liées à l’immatriculation d’un véhicule ont suscité l’abandon de 22 % des usagers (22 %).
Alors, que feront-ils quand leur seul interlocuteur à la CAF sera une petite femme robot, dessiné dans une bulle en bas à droite du site internet de la Caisse ? Ou qu’ils ne pourront poser leurs questions que sur le forum du site des impôts ?
De l’aide ! C’est déjà ce que demande à leur entourage un quart de la population des plus de 60 ans pour leur télédéclaration ; alors que 12 % d’entre eux se déplacent encore au guichet des impôts. Pour le moment, ils sont très peu nombreux à utiliser des services d’aides payants (1 %) mais gageons que cette proportion a de bonnes chances d’augmenter. En attendant le grand boom de la dématérialisation en 2022, les entreprises, elles, seront dès 2020 obligées d’accepter les factures numériques pour se mettre en conformité avec une loi votée en 2015, portée par un certain Emmanuel Macron… déjà.
Source : ladepeche.fr